Ca a deja ete dit
Arf et un jeu de plus qui part
François-Antoine comte de BOISSY D'ANGLAS
1756-1826
Homme politique français
Né le 8 décembre 1756 à Grimaudier, commune de Saint-Jean-Chambre, dans un domaine rural du plateau ardéchois. Il fut baptisé peu après au "Désert". Son père était médecin, son grand-père notaire.
Il appartenait à une famille protestante, dévouée à la cause de la liberté politique et religieuse. Le goût de la lecture et une rare curiosité intellectuelle, le tournèrent vers des études littéraires. Il devient avocat au parlement de Paris.
La Révolution satisfit à la fois les aspirations de sa raison et la générosité de son coeur.
Le 25 mars 1789, il fut élu député du Tiers état aux états généraux, par la Sénéchaussée d'Annonay. Il vota généralement avec les constitutionnels. A peine âgé de trente deux ans, il se signala parmi les membres de la Constituante, qui combattirent ardemment les abus de l'ancien régime. Trés discret il siège dans les rang de la Plaine. Il vote pour le banissement du roi et pour un appel au peuple
Les constituants n'étant pas rééligibles à la Législative, il devint Procureur général, syndic de l'Ardèche, et se distingua dans l'exercice de sa magistrature par un courage auquel ses adversaires eux-mêmes durent rendre hommage. C'est au péril de sa vie qu'il protégea contre la colère du peuple, cinq prêtres réfractaires enfermés dans la prison d'Annonay.
L'élection des députés de la Convention fut une élection à deux degrés. Tous les français majeurs et possédant un domicile eurent le droit de délibérer et de voter dans ce qu'on appela les Assemblées Primaires. Ces dernières nommaient les électeurs à raison d'un électeur par 100 citoyens. Ces électeurs élisaient les députés au nombre de 749.
Les élections ardéchoises eurent lieu à Annonay, dans l'église paroissiale, du 2 au 8 septembre 1792.
Boissy d'Anglas, procureur général, syndic du département fut élu, recueillant le plus grand nombre de suffrages. A la Convention, où il fût envoyé par le département de l'Ardèche, son rôle grandit. Il en fut le président après le 9 thermidor an II (27 juillet 1794) date de la déchéance brutale du pouvoir sans partage de Robespierre. Aprés la chute de Robespierre il se déclare hostile à la Terreur et entre au nouveau Comité de Salut Public. Il y fait rétablir la liberté des cultes et ré-ouvrir la Bourse. Avant de céder la place au Directoire.
Lors de l'arrestation des Girondins, il ne craignit pas d'affronter les fureurs de la foule. Saisi à la gorge par des forcenés, il eut de la peine à se dégager, et à rentrer en séance. Il monta à la tribune, la cravate et la chemise en lambeaux.
Le 1er prairial an III (20 mai 1795): il préside la Convention. Il trouva simplement, sans manières, le geste sublime qui immortalise une mémoire; l'attitude héroïque devant le torrent de l'émeute. Plusieurs présidents s'étaient succédés au fauteuil et l'avaient abandonné, au milieu des hurlements. Boissy d'Anglas vint occuper leur place et résista à l'orage. Entouré et menacé de piques, épées et fusils, il resta impassible
On lui présenta, plantée au bout d'une pique, la tête de son collègue député Féraud. Il se découvrit respectueusement et demeura à son poste jusqu'à ce que la garde nationale délivra la Convention.
Le lendemain son apparition à la tribune fut saluée d'acclamations unanimes. Un vote public consacra la reconnaissance de ses collègues et l'admiration nationale.
Rapporteur de la Constitution de l'an III, et du projet de séparation de l'Eglise et de l'État, Boissy d'Anglas jouissait dans la France entière d'une éclatante popularité. Après avoir participé à la rédaction de la Constitution de l'an III, il fut proscrit et pourchassé comme royaliste lors du coup d'état du 18 fructidor (4 septembre 1797), organisé par le Directoire contre les royalistes des deux assemblées; mais il réussit à échapper à la déportation. Il sera amnistié par Bonaparte.
Il connut assez amèrement les tristesses de la proscription pour vouloir les épargner plus tard à ceux des Conventionnels que la main rude d'un maître s'évertuait à frapper. Que ce fût au Tribunat (après le 18 brumaire an VII (9 novembre 1799) au Sénat (dans lequel Napoléon le fit entrer) ou à la Chambre des Pairs, Boissy d'Anglas se montra invariablement attaché aux idées de liberté, qu'il estimait supérieures à la forme du gouvernement.
Le 22 vendémiaire an IX (14 octobre 1800), soixante-douze départements le députèrent au Conseil des Cinq-Cents.
Sans s'émouvoir de ce triomphe qui n'a pas d'équivalent dans les annales législatives, il déclara simplement: "Ils ne savent pas ce qu'ils font, ils me nomment plus que le roi." Et il opta pour l'Ardèche.
Sous Louis XVIII et Charles X, il resta un libéral impénitent. On ne trouve pas son nom dans la liste des pairs qui condamnèrent le général Ney, mais on le voit dans tous les scrutins où une minorité courageuse s'affirmait contre les ministres rétrogrades.
Boissy d'Anglas fit rappeler d'exil des amis personnels et ses adversaires politiques. En rouvrant les portes de la France à d'anciens Conventionnels chargés d'années et presque tous dénués de ressources, Boissy d'Anglas n'avait d'autre mobile que le sentiment du devoir et l'amour du bien.
Sénateur et fait comte d'Empire par Napoléon, il fut fait pair sous la Restauration par Louis XVIII
Il est décédé à Paris le 20 octobre 1826.
Et pour info, c'est l'arriere arriere grand père de mon ex........